En bref…
Mix-Cité est une associa- tion loi 1901 créée à Paris en 1997. Association fémi- niste, mixte, antisexiste et internationaliste, elle exi- ste aussi à Toulouse, Orlé- ans, Lille et Nantes. Créée à Rennes en novembre 2002, Mix-Cité revendique une réelle égalité entre hommes et femmes.

Mobilisation contre la programmation d’Orelsan à la MJC Antipode Cleuney

Publié le 13 septembre 2009, mise à jour le 9 décembre 2009
par Lydie

La programmation du rappeur aux paroles ultra-violentes contre les femmes dans un équipement de quartier qui reçoit des subventions de la Ville de Rennes nous a choqué et énervé, c’est pourquoi nous avons fait signer largement la lettre ouverte ci-dessous.

Lettre ouverte aux réseaux associatifs ou institutionnels de lutte contre les discriminations et les violences sexistes et homophobes

Nous vous informons que le rappeur Orelsan est programmé dans différents lieux culturels et notamment dans une Maison des Jeunes et de la Culture de Rennes le 21 avril 2009. Vous n’ignorez sans doute pas que ce chanteur s’est fait connaître par des textes particulièrement violents. Ci-dessous, quelques extraits de ses chansons :

Suce ma bite pour la Saint-Valentin "(…) (Mais ferme ta gueule) ou tu vas t’faire marie-trintigner J’te l’dis gentiment, j’suis pas là pour faire de sentiments J’suis là pour te mettre 21 centimètres Tu seras ma petite chienne et je serai ton gentil maître (…) Excuse-moi miss, laisse-moi dégrader tes p’tites fesses (…) J’bois, baise, jusqu’à c’que t’en sois mal en point (...) J’aime pas celles qui avalent, j’aime celles qui font des gargarismes Celles qui ont su rester enfants, j’les soutiens dans leur combat d’femmes Vis le sexe comme un conte de fées, depuis qu’j’ai mon BAFA J’respecte les shneks avec un QI en déficit Celles qui encaissent jusqu’à finir handicapées physiques (...) Viens bébé on va tester mes nouvelles MST !"

Etoiles invisibles "C’est pas en insultant les meufs dans mes r’frains que je deviendrais quelqu’un mais j’aime bien."

Sous influence "J’rêve de péter les dents d’l’autre pétasse des Pussycat Dolls"

Changement "Maintenant les meufs portent du Vuitton, des grosses lunettes dorées Avant c’était qu’pour les vieilles putes blondes décolorées Les gars s’habillent comme des meufs et les meufs comme des chiennes Elles kiffent les mecs effeminés comme si elles étaient lesbiennes"

Différent "J’finirais par acheter ma femme en Malaisie Les putes à blog sont plus bonnes en photos qu’dans la vrai vie Nan, j’suis pas un produits marketing J’suis sensible, j’me sens sale après avoir été voir les filles (...) Renseigne toi sur les pansements et les poussettes J’peux t’faire un enfant et te casser l’nez sur un coup de tête Poulette pourquoi tu veux pas sortir avec moi ? J’adore passer par les p’tits trous j’adore me sentir à l’étroit"

Courez courez "Petite, essaie pas de me fréquenter Ou tu va perdre ton pucelage avant d’avoir perdu tes dents de lait (...) J’suis pour de vrai de vrai, j’dis c’que j’pense, j’pense c’que j’dis Tout ce que j’écris c’est du premier degré, hé ! (...) Les féministes me persécutent, me prennent pour Belzebuth Comme si c’était d’ma faute si les meufs c’est des putes Elles ont qu’à arrêter de d’se faire péter l’uc Et m’dire merci parce que j’les éduque, j’leur apprends des vrais trucs. Des fois j’sais plus si j’suis misogyne ou si c’est ironique j’serai peut-être fixé quand j’arrêterais d’écrire des textes où j’frappe ma p’tite copine Tous les jours mon boss menace d’me virer d’mon taf ma voisine me casse les couilles alors j’menace de tuer son chat (...) Cherche pas, la mienne est plus grosse que la tienne ! J’parle de la chienne que j’ai fait aboyer la veille J’me rappelle plus de sa tête, j’sais juste qu’elle était dégueulasse J’ai mal au dos j’ai dormi par terre, parce qu’elle prenait 2 places"

Sans les commenter plus qu’ils ne le méritent, vous pouvez constater la manière dont Orelsan banalise les violences physiques, les viols, la transmission volontaire des infections sexuellement transmissibles et le meurtre des femmes qui ne répondent pas aux exigences de certains hommes dont OrelSan se fait le porte-parole. A cela, il faut encore ajouter l’homophobie et la pédocriminalité.

Des personnalités, des institutions, des associations se sont déjà manifestées, y compris auprès des Procureurs de la République, pour demander la déprogrammation de ce chanteur, exiger le retrait des chansons sur internet : Valérie Létard, secrétaire d’État chargée de la Solidarité, Christine Albanel, ministre de la Culture, Guy Geoffroy, vice-président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, des délégations des droits des femmes des assemblées parlementaires, l’Observatoire de la parité, l’association Élu/es Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF), des collectifs de défense des droits des femmes, des délégations régionales aux droits des femmes et à l’égalité, des chargées de mission à l’égalité dans l’Éducation nationale, des élu-e-s, tel François Bonneau, président de la région Centre, des universitaires, des réseaux d’accueil et d’accompagnement des femmes, des associations de lutte contre l’homophobie. Des responsables de salles culturelles ont déjà réagi en déprogrammant Orelsan : le Confort moderne à Poitiers ou Le Botanique à Bruxelles.

La demande de déprogrammation d’Orelsan des scènes musicales financées par des fonds publics ne peut être considérée comme une atteinte à la liberté d’expression. En effet, la liberté d’expression, telle qu’elle est internationalement reconnue, connaît une limite : l’appel à la haine et au meurtre. Cette limite lui donne un sens et permet à la démocratie et au vivre-ensemble d’exister. Or, les textes précédemment cités ont largement franchi cette ligne rouge.

Nous vous incitons à vous exprimer, en utilisant cette lettre ouverte, auprès des Procureurs de la République (notamment en vertu de l’article 225 du code Pénal), de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE), de la présidence de la MJC Antipode Cleunay de Rennes, des institutions (Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports, Conseil Économique et Social Régional), des associations spécialisées ou généralistes. Nous vous demandons également de diffuser largement cette lettre ouverte.

Des associations, des femmes et des hommes engagé-e-s dans la lutte contre toutes les discriminations et la lutte pour l’égalité.

Premiers signataires : Annie Guillerme, présidente de l’Union régionale des Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) ; Annie Junter, juriste, universitaire de Rennes 2, membre de l’Observatoire de la parité, membre du Conseil régional de l’égalité en Bretagne ; Brigitte Rocher, directrice du Mouvement Français pour le Planning Familial d’Ille-et-Vilaine (MFPF 35) ; Nicole Guenneuguès, chargée de mission à l’égalité filles garçons, rectorat de l’académie de Rennes ; Mix-Cité Rennes ; Mix-Cité Nantes ; Maxime Apostolo, directeur et fondateur de Pulsart, association nationale d’actions artistiques et culturelles agissant auprès d’une jeunesse exclue et discriminée, habitant du quartier Cleunay de Rennes ; Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, universitaire, université de Rennes 1 ; Claude Schopp, directeur de quartiers, Ville de Rennes, militant associatif et syndical ; Lydia Jardon, pianiste ; Anne Raffray, juriste ; Jean-Yves Ménard, psychologue ; Ali Aït Abdelmaleck, sociologue ; Philippe Graffion, chef d’entreprise ; Ghislaine Doniol-Shaw, chercheuse ; Sylvie Le Clech-Ropars, chef d’entreprise ; Françoise Milewski, économiste ; Nicole Roux, sociologue ; Sébastien Watel, Réalisateur ; Marion Huet, militante féministe ; Silvia Bannenberg, militante féministe ; Francis Meslin, militant féministe ; Jenny Olsson ; Eric Dumanchin-Aubry ; Annemarie Sarlin-Rush, militante féministe ; Rozenn Le Gal ; Sandrine Etienne, militante féministe ; Marie-Joëlle Bouyat ; Sylvain Tornior ; Marilyn Degrenne ; Patricia Revault ; Claire Martin, militante féministe ; Emilie Le Frère, assistante d’Anglais ; Lydie Porée, militante féministe ; Mix-Cité Orléans ; Monique Lemoine ; Florence Montreynaud ; les Chiennes de garde ; Colette Cosnier, écrivaine ; André Hélard ; Evelyne Guirriec, consultante ; Cyrille Morin, doctorant en sciences de l’éducation ; Stéphanie Courtois, responsable association éducation populaire ; Danièle Botrel, militante éducation populaire ; Marine Bachelot, auteur et metteur en scène ; France Cléret, chargé de mission pour une association artistique et culturelle travaillant auprès de la jeunesse ; Caroline Ablain ; Florian Havard ; Isabelle Pouget ; Alice Bonnet ; Marie-Annick Loubard, infirmière ; Sophie Querin ; Roseline Amelot, conseillère municipale de Saint-Nazaire ; Françoise Mahé, enseignante ; Marie-Elisabeth Allaire ; Christelle Dutey, voyageuse ; Juliette Rouly ; Jocelyne le Boulicaut, responsable politique ; Orane Guéneau, militante féministe ; Florian Pontais, militant Sud étudiant ; Virginie Trahand, militante féministe ; Fanny Bugnon, historienne ; Franck Croissant ; Joselyne Petit ; Catherine Lacroix ; Simona Tersigni ; Cécile Dumazeau ; Mix-Cité Toulouse ; Frédérique Lemaître, militante féministe, enseignante ; Maryse Valley, infirmière psychiatrie ; Evelyne Guirriec, consultante ; Jacqueline Lohat, présidente de Femmes solidaires de St Malo et membre du collectif national de cette association ; Françoise Bonhommeau ; Rachel Amir ; Chouky Souchet, fondatrice de l’association "De la plume au plumeau" ; Régis Hovelaque ; Anne Le Bras, Marie-Madeleine Hovelaque ; Claude Martin, chercheur CNRS ; Maryse Guillot, enseignante ; Anne Cogné ; Madie Pierret, retraitée ; Evelyne Moison, enseignante ; Maryvonne Erhel, institutrice retraitée, adhérente au CIDFF ; Sarah Voster ; Dr Jacqueline Kerjean, présidente de l’ANPAA (association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) ; Elodie Boucher, étudiante ; Mickael Cazot ; Jacqueline Chevé, sénatrice des Côtes d’Armor et conseillère régionale de Bretagne ; Luce Desrentes ; Marilou Perrin ; Mike Jagannath ; Joe Rush, musicien ; J.J.Moison, enseignant ; Pierre Crolais, retraité de l’Education Nationale ; Sylvie Seidmann ; Lise Cornillet, institutrice ; Annie Thébault ; Martine Hebbrecht-Hamon ; Patricia Godard, professeure des écoles ; Jacqueline Lagoutte ; Delphine Flouzat, professeure des écoles, psychologue scolaire ; Benoît Morel, auteur-chanteur ; Nasrédine Nasli-Bakir, professeur de musique ; Cathy Réaudin ; Catherine David, mère de famille ; Aodren Le Duff, contractuel de l’Education Nationale, Rennes 2 ; Valérie Mahé, hôtesse d’accueil ; Lucette Lemercier-Arroyo, bénévole au Planning Familial ; Stéphanie Leray-Corbin, chargée de développement culturel et artistique ; Claire Lartigue, coordinatrice UR-CIFFF MIR ; Gwenhaëlle Cardiec, directrice du CIDFF 56 ; Françoise Buisson, retraitée et militante féministe ; André Souchet ; Olivier Bogard ; Cécile Guerrand, Espace Social Commun ; Elodie Bengloan, juriste du CIDFF 56 ; Laurent Le Ménec , enseignant ; Maria Josefa Arroya , enseignante ; Mireille Guesnier, CIDFF35 ; Mathilde Delaunay ; David Aliguen ; Pierrette Le Marchand ; Christèle Riochet, assistante ; Karen Bougant, animatrice jeunesse ; Marie-paule Aude-Drouin, citoyenne de rennes, membre du CA du CIDFF35 ; Marguerite Connan ; Patrick Laboureur, ingenieur ; Gwénaëlle Poilpot-Rocaboy, universitaire, université de Rennes 1 ; Evelyne Reeves, ville de Rennes, Bureau des temps ; Laure Stadler, Planning Familial ; Maryse Rouleau, CIDDF, institutrice retraitée ; Laurence Lebreton, conseillère technique parentale ; Maud Derouard ; Jean Christophe Petit, syndicaliste CNT-STE 35 ; Géraldine Tartu ; Claude Le Minter, enseignante ; Stéphanie Chausse ; Emilie Mauduit ; Isabelle Majorcry ; Nicole Faust ; André Piel ; Bernadette Texier ; Geneviève Robin, metteur en scène ; Isabelle Loaec, membre du CIDF ; Clémence Hugo ; Michelle Vitré ; Danièle Touchard, militante féministe ; Valérie Juin ; Catherine Tanvet, conseiller au conseil économique et social de la région Bretagne, membre de la commission Aménagement Développement des Territoires, Environnement ; Alice Rallier, écrivain public ; Marie Odile Barbier, présidente du CIDFF 56 ; Florence Monthorin ; Vivi Rage, artiste ; Claire Le Guével, cadre en action sociale ; Léna Moison ; Anthony Rousteau ; Juliette Cristscu, Dr en géographie et aménagement ; Christine Laveau, enseignante ; Pascale Hermann ; Anaïs Revol, Formation Éducation spécialisée ; Chartrain Annie, enseignante ; Plemevaux Joëlle directrice RVH 35 ; Cousin Nathalie (Billy the Kick) auteure-compositrice et interprète ; Claire Le Roïc, secrétaire d’un collège ; Diane Godest, étudiante Côtes-d’Armor ; Maud Guillerme Oslow ; Gaëlle Abily, vice-présidente du conseil régional de Bretagne chargée de l’égalité professionnelle et la qualité de l’emploi, adjointe au maire de Brest à la Culture ; Josiane Ceret, militante féministe ; Monique Gertoffer ; Reine Peyre ; Marie Claire Hénot.

Pour être signataire de cette lettre ouverte, merci d’envoyer un mail à cette adresse : mixciterennes@yahoo.fr


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