Que ce soit pour poser une question, nous alerter sur un problème de sexismesexismeLe sexisme est une forme de discrimination qui impose un rapport hierarchique entre les deux sexes: c'est le fait de penser qu'un sexe est supérieur à un autre. Ce rapport hierarchique se fait généralement au détriment des femmes, en instaurant une domination masculine. Arme du patriarcat, le sexisme est présent dans toutes les sphères de la société.
Aujourd'hui les discriminations sexistes sont illégales dans la plupart des pays occidentaux mais elles continuent à perdurer quotidiennement., adhérer, nous rejoindre sur nos actions, n’hésitez pas à nous contacter !
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Dès la fin des années 1960 l’écho des revendications militantes féministes a donné un élan décisif à la pratique artistique féministe ainsi qu’à la critique et à l’histoire de l’art féministes. Si en France la lutte politique ne s’est que très peu alliée au médium artistique, cela fut tout-à-fait le cas dans les pays anglo-saxons. Grâce aux travaux féministes, à la création de nouveaux lieux d’exposition, à l’ouverture de classes universitaire féministes ou à l’élaboration d’un nouveau type d’écriture, les femmes ont enfin pris la parole pour revendiquer la reconnaissance de leurs créations artistiques.
L’art féministe est cependant un terme controversé puisqu’il recouvre des pratiques radicalement différentes, présentant des expériences personnelles très diverses. On comprend parfois dans l’art féministe des artistes "féminines" qui ne se revendiquent pas féministes mais dont les œuvres évoquent des problématiques proches. De manière générale, les pratiques artistiques féministes dénoncent le patriarcatpatriarcat, la domination masculine et la condition subordonnée des femmes, ou se penchent sur les rapports de genregenreCe terme est promu par l'histoire des femmes depuis le milieu des années 1980. En parlant de genre, on entend que la condition et l'identité des femmes comme des hommes sont le résultat d'une construction sociale et culturelle dans un contexte donné. Cette conception s'oppose aux idées essentialistes selon lesquelles l'identité féminine ou masculine dépend presque exclusivement des différences biologiques.. Cet art, bien que multiple, est surtout caractérisé par un réinvestissement de leur propre corps par les femmes, notamment lors de happenings et de performances.
En vous présentant des artistes féministes très différentes, je vais tenter de vous faire apprécier l’extraordinaire inventivité et l’impressionnant dynamisme de l’art féministe de la deuxième moitié du XXe siècle.
Yoko Ono
Dès les années 1950, cette artiste japonaise compose de la musique expérimentale et réalise des installations conceptuelles comme des performances. Au début des années 1960, elle s’installe aux États-Unis et devient membre de FluxusFluxusLe mouvement Fluxus est un mouvement d'art contemporain né dans les années 1960 qui toucha principalement les arts visuels mais aussi la musique et la littérature. Les artistes Fluxus font participer le public à leurs performances, mêlent art et vie, privilégient le divertissement aux connaissances élitistes et favorisent l'expérimentation..
Sa performance, Cut Piece (taillée en pièce), réalisée pour la première fois à Kyoto en 1964, est devenue emblématique pour l’art féministe. Pendant une heure, Ono est agenouillée sur scène et le public est invité à découper ses vêtements jusqu’à ce qu’elle se retrouve nue. Par cette performance elle remet en question la passivité du public face à l’oeuvre d’art et dénonce le caractère agressif et destructeur de cet acte, si banal dans l’histoire de l’art, celui de dénuder une femme. Elle raconte : « Les gens continuaient à couper les parties de moi qui ne leur plaisaient pas. Finalement il n’est plus resté que la pierre qui est en moi ; mais ils n’étaient toujours pas satisfaits, et ils voulaient savoir de quoi était faite la pierre. »
Valie Export
Artiste activiste, Valie Export remet violemment en question le patriarcatpatriarcat en questionnant les identités sexuées. Dans les années 1960, il lui est impossible de présenter ses travaux à Vienne car les galeries et les musées refusent ses travaux trop subversifs. Elle réalise donc des performances dans l’espace public, ce qui est très novateur à l’époque.
L’une de ses performances les plus marquantes est Touch Cinema : Valie Export déambule dans les rues de Munich, Vienne ou Cologne en portant une boîte qui cache ses seins nus. Un-e assisstant-e harangue les passants en les invitant à passer les mains à travers les rideaux de la boîte pour toucher les seins de l’artiste. Grâce à cette performance Valie Export se réapproprie l’espace public et le revendique en tant que femme. De surcroît, elle passe du statut d’objet à celui de sujet en disposant librement de son corps . Comme elle l’explique : « ma poitrine échappait à la “société du spectacle” responsable de la transformation des femmes en objets ». Le fait que tout le monde puisse participer à l’expérience, femmes, hommes ou enfant, remettait aussi en question le tabou de l’homosexualité.
En 1969, à Munich, elle réalise une performance très marquante pour l’histoire de l’art féministe : Genital Panik. Valie Export fait irruption dans un cinéma d’art et essai où l’on projette un film érotique, portant une mitraillette et un jean découpé à l’entrejambe. Elle déclare alors que son sexe est disponible et que l’on peut en faire ce que l’on veut. Scandalisé-e-s et effrayé-e-s les spectatrices et les spectateurs quittent la salle. Cette performance propose une réflexion sur la position des femmes dans la pornographie.
Judy Chicago
Pour échapper à la domination patriarcale, l’artiste décide d’abandonner le nom de son père au profit du nom de sa ville natale. Cette artiste féministe clé veut se défaire de toutes les références artistiques masculines. Elle tente de trouver un langage et une iconographie spécifiquement féminins.
The Dinner Party est son œuvre phare. Réalisée collectivement en 1974, il s’agit d’un immense banquet rassemblant trente-neuf femmes importantes de l’histoire et de la mythologie. Sous la table un carrelage blanc est couvert de 999 autres noms de femmes célèbres. Ce travail représente la vision historique de Judy Chicago : naissance et déclin du matriarcat, avènement du patriarcatpatriarcat, institutionnalisation de l’oppression masculine et rebellion des femmes. La table est triangulaire en référence au sexe féminin. De plus, l’assiette de chaque femme comporte une forme abstraite qui rappelle la vulve. L’usage d’une technique comme la broderie représente un hommage à cet art méprisé car féminin.
Même si The Dinner Party demeure une référence essentielle pour l’histoire de l’art féministe, on peut critiquer l’essentialisme de Judy Chicago et, surtout, son ethnocentrisme, puisque la majorité des femmes citées sont occidentales. Par ailleurs, il s’agit d’une œuvre réalisée collectivement que Judy Chicago s’est attribuée, ce qui constitue une contradiction avec les idées féministes.
Orlan
Orlan est une artiste française qui a beaucoup travaillé sur la problématique de la réappropriation du corps féminin et sur les stéréotypes de la beauté féminine.
En 1977 lors de la FIAC au Grand Palais à Paris, l’artiste réalise une performance intitulée Le baiser de l’artiste. Assise derrière une photo grandeur nature de son corps nu comportant une fente communiquent avec un collecteur de pièce, Orlan monnaye ses baisers. Pour le même prix les visiteurs pouvaient acheter brûler un cierge au pied d’une autre photographie grandeur nature de l’artiste, déguisée en Madone. Ainsi, l’artiste évoque l’opposition toujours prégnante dans, la société contemporaine, entre la Vierge et la Putain, le pur et l’impur. Il s’agit à la fois de revendiquer la liberté sexuelle des femmes et de proposer une réflexion sur la prostitution des artistes au sein du marché de l’art. Cette performance déclenche un énorme scandale et Orlan est renvoyée sans préavis de son poste d’enseignante à Lyon. L’œuvre soulève des problématiques trop dérangeante pour la société française des années 1970. On accepte mal de voir une femme disposer de son corps et prendre l’initiative sexuelle.
L’art féministe des années 1980 rompt avec les démarches des féministes des années 1960 et 1970, qui produisent un art révolté, viscéral et énergique. Les artistes de la décennie suivante élaborent un art plus théorique, se penchant sur les structures idéologiques qui sous-tendent les discriminations sexistes.
Barbara Kruger
Cette artiste américaine a d’abord travaillé pour comme designer pour des agences de publicité, ce qui lui a permis d’apprendre comment construire des images destinées aux médias. À partir de 1978, elle réalise des photomontages en se réappropriant les codes médiatiques afin d’en critiquer les stéréotypes et l’idéologie capitaliste sous-jacente. À ses images elle adjoint toujours un slogan virulent qui interpelle le spectateur/la spectatrice. Il s’agit de favoriser une prise de conscience de chacun-e afin de rompre avec la passivité du consommateur/de la consommatrice face aux images publicitaires. Les photomontages féministes de Kruger dénoncent les codes de la représentation qui contraint les femmes à n’être que des images passives.
Les Guerrilla Girls
Ce groupe, très actif dans les années 1980, est composée d’artistes anonymes portant des masques de gorille et s’attribuant des noms d’artistes femmes du passé plus ou moins reconnues (Frida Kahlo, Rosalba Carriera, Eva Hesse...). Dans leurs affiches et leurs oeuvres graphiques elles dénoncent le sexismesexismeLe sexisme est une forme de discrimination qui impose un rapport hierarchique entre les deux sexes: c'est le fait de penser qu'un sexe est supérieur à un autre. Ce rapport hierarchique se fait généralement au détriment des femmes, en instaurant une domination masculine. Arme du patriarcat, le sexisme est présent dans toutes les sphères de la société.
Aujourd'hui les discriminations sexistes sont illégales dans la plupart des pays occidentaux mais elles continuent à perdurer quotidiennement. et le racisme du monde de l’art avec humour. En effet qu’elles soient féministes ou pas, les artistes féminines sont quasiment invisibles dans les musées ou les galeries. En général, seulement 5% d’artistes féministes sont exposées dans les musées. L’art des femmes est toujours jugé (par des institutions artistiques dominées par les hommes) moins "puissant", moins "génial" que l’art de leurs collègues masculins. Cette constatation est malheureusement toujours d’actualité car les œuvres réalisées par des hommes se vendent beaucoup plus cher que celles créées par des femmes.
A partir des années 1990, un certain nombre d’artistes féministes, influencées par le mouvement queerqueerEn anglais, le mot "queer" signifie "étrange", "bizarre" et a été utilisé comme une insulte envers les lesbiennes, les gays, les travesti-e-s, les transgenres et les personnes bisexuelles avant que ces dernièr-e-s ne se réapproprient ironiquement le terme. Le mouvement "queer", apparu dans les années 1980, s'appuie sur les théories féministes et les problématiques LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) afin de déconstruire les normes imposées par l'hétéropatriarcat., tentent de dépasser la vision ultra-normée des sexes/genres.
Zoe Leonard
Cette photographe, cinéaste et vidéaste américaine a remis en question les identités sexuelles imposées par la société patriarcale dans plusieurs de ses travaux. Artiste activiste militant à Act-Up, dans le groupe féministe Women Action Coalition et dans le collectif d’artistes Fierce Pussy, elle réfute l’existence d’une "féminité", montrant que l’identité féminine n’est qu’une construction sociale, un déguisement que s’approprient les femmes. En 1997, pour son Bearded Lady Calendar elle propose à son amie Jennifer Miller, qui porte une barbe, de prendre une pose de pin-up à la Marylin Monroe. La pose traditionnelle de la femme objet de désir entre en collision avec la présence inhabituelle de poils, attributs de la masculinité. La photographie détruit les conventions sexistes des images érotiques en remettant en cause la différenciation sexuelle.
Jenny Saville
Artiste anglaise, Saville utilise la technique traditionnelle de la peinture à l’huile pour créer des nus féminins monumentaux. Tournant le dos à toute esthétisation ou érotisation, elle choisit de déformer ou écraser les corps représentés afin de mettre en valeur la chair méconnaissable et la graisse comprimée. Ce faisant, Saville désexualise les corps. Selon ses propres mots elle explore "l’idée d’un genregenreCe terme est promu par l'histoire des femmes depuis le milieu des années 1980. En parlant de genre, on entend que la condition et l'identité des femmes comme des hommes sont le résultat d'une construction sociale et culturelle dans un contexte donné. Cette conception s'oppose aux idées essentialistes selon lesquelles l'identité féminine ou masculine dépend presque exclusivement des différences biologiques. flottant", mettant en oeuvre "une traversée visuelle du genregenreCe terme est promu par l'histoire des femmes depuis le milieu des années 1980. En parlant de genre, on entend que la condition et l'identité des femmes comme des hommes sont le résultat d'une construction sociale et culturelle dans un contexte donné. Cette conception s'oppose aux idées essentialistes selon lesquelles l'identité féminine ou masculine dépend presque exclusivement des différences biologiques.".