Mix-Cité Rennes
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Réaction à la venue à Rennes de Guy Corneau chef de file des masculinistes au Québec
jeudi, 14 octobre 2010
/ Lydie

A l’initiative de féministes et de pro-féministes de Rennes voici le tract qu a été diffusé ce mardi aux quelques 600 participants et surtout participantes de la conférence donnée par Guy Corneau à Rennes :

Guy Corneau et la défense de l’homme

Le psychanalyste que vous allez écouter ce soir a acquis une renommée quasi-mondiale suite à la parution de son livre Père manquant, fils manqué. De par sa formation, certains le qualifient de Jungien. Il s’agit plutôt pour nous d’un auteur masculiniste, en ce sens qu’il s’inscrit dans un mouvement de défense des hommes contre le projet égalitaire porté par le féminisme. Ses livres, rangés pudiquement dans les rayons de « développement personnel », sont une illustration de cette idéologie réactionnaire particulièrement dangereuse. Rappelons par exemple quelques horreurs de son 1er best-seller, imprégné des clichés femme-nature/homme-culture : « les menstruations, qui ouvrent à l’adolescente la possibilité d’avoir des enfants, fondent son identité féminine ; il s’agit, pour ainsi dire, d’une initiation naturelle qui la fait passer de l’état de fille à celui de femme ; par contre chez l’homme, un processus éducatif doit prendre la relève de la nature afin de briser l’identification première à la mère » (p.21). En bref, aux femmes la reproduction, aux hommes la production ! Le diagnostic sur la situation des hommes est pour le moins ridicule : « L’organisation sociale patriarcale qui a permis aux générations mâles précédentes de se tenir debout s’érode ». « Nous [les hommes] connaissons un problème d’identité » (p.171). Dans Père manquant, fils manqué, le psy constate l’évolution de la structure familiale, avec le nombre croissant de familles monoparentales où des femmes s’occupent des enfants seules. (Rappelons ici que ce sont les hommes qui s’excluent de l’éducation). L’écrivain en tire alors des conclusions atterrantes : le garçon élevé par les femmes aurait des difficultés quant à l’expression de l’« impulsivité propre à son sexe », quant à son « identité sexuelle », et quant à sa « curiosité exploratoire » (p. 25). Rien que ça ! Il s’agirait donc de répondre à cette perte de repères dont les hommes souffrent. Bien que nulle étude empirique ne vienne vérifier son diagnostic, il s’agit alors pour Guy Corneau de remettre les hommes debout : vive l’ « agressivité » masculine (p.170), vive l’hétérosexualité et vive l’appropriation spatiale ! Et pourtant, comme les indicateurs l’attestent régulièrement, l’organisation sociale patriarcale est toujours d’une violence écœurante : Alors, le réseau d’hommes dont Guy Corneau est à l’initiative ne peut se présenter à nous comme un regroupement bucolique de propriétaires de testicules. Il s’agit pour eux de sauvegarder l’ordre patriarcal ! Père manquant fils manqué date certes de plus de 20 ans. Cependant, la défense des intérêts masculins au détriment de l’égalité reste une constante dans les écrits du psychanalyste. Dans l’un de ses derniers ouvrages, Victime des autres, bourreau de soi-même (2003), il réitère la pseudo-détresse masculine liée à l’absence des pères et qualifie le divorce d’ « humiliation » pour les hommes (p. 50). Il affiche là une complaisance assez pathétique pour le sentiment d’honneur masculin. Le summum de la bêtise est atteint dans sa présentation de « l’analyse transactionnelle » concernant les « violences conjugales », qui, rappelons-le, sont en immense majorité des violences masculines. Dans ce cadre d’analyse, il y aurait pourtant co-responsabilité des violences, la victime « provoquerait » son persécuteur et elle ferait après coup « de la culpabilisation une forme de harcèlement » (p. 201). De plus, la victime retirerait des « bénéfices » de la violence qu’elle subit (p. 209) .. Beau renversement des rôles ! C’est tellement « rassurant » d’être humiliée, frappée ou violée ! Et puis, le persécuteur est tellement « psychiquement fragile » (p. 210) Alors une question : le développement personnel doit-il nécessairement être synonyme d’oppression et de domination masculine sur les femmes ?

Des féministes et des pro-féministes rennais-es


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