Mix-Cité Rennes
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Pour un véritable service public des crèches
vendredi, 9 avril 2010
/ Lydie

Le mouvement Pas de bébé à la consigne milite pour des conditions d’accueil des enfants et des conditions de travail des personnels de la petite enfance correctes. Mix-Cité Rennes a décidé de soutenir le mouvement en apportant une analyse féministe : oui il faut plus de places de crèches, mais il faut y mettre les moyens !

Notre tract :

Places de crèches en nombre suffisant ET qualité de l’accueil : Nous voulons les deux !

On nous en rabat les oreilles, les Françaises sont les championnes d’Europe de la natalité (2 enfants par femme)...pourtant le nombre de places d’accueil de jeunes enfants reste limité et la quête d’un mode de garde est une vraie galère pour les parents.

Le manque de places d’accueil est une menace très forte sur l’emploi des femmes qui ont des enfants. Temps partiels imposés ou « choisis »* et discriminations sexistes se cumulent et font qu’aujourd’hui en France le salaire des femmes est inférieur de 27% à celui des hommes : ajouté aux idées reçues sur l’instinct maternel et à la courte durée du congé de paternité ce phénomène fait que dans un couple hétérosexuel qui rencontre des difficultés à trouver un mode de garde pour son enfant il adviendra comme une triste évidence que c’est à la femme de s’arrêter de travailler car la perte de revenus sera moins lourde pour la famille. (* Si l’on choisissait réellement de ne pas travailler le mercredi pour élever ses enfants autant d’hommes que de femmes feraient ce choix, or on ne peut que constater que ce sont majoritairement des femmes qui travaillent à 80% pour cette raison, ce qui relativise la notion de choix.)

Alors qu’il en faudrait 400 000, Nicolas Sarkozy a annoncé la création de 200 000 places d’accueil pour les jeunes enfants d’ici 2012. Les moyens mis en œuvre par le gouvernement pour créer ces 200 000 places ne sont pas acceptables : - sur ces 200 000 places, le gouvernement a en réalité prévu que 37 000 places seraient « créées » par l’« amélioration du taux d’occupation des crèches » : le taux de surnombre prévu à 110% de manière exceptionnelle (mais dans la réalité appliqué très régulièrement) passerait à 120 % - mise en place de jardins d’enfants privés pour les 2-3 ans, système payant qui renforce les inégalités et annonce la fin progressive et calculée de l’école maternelle publique

Nous refusons que la politique d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes soit instrumentalisée : pour dégrader les conditions d’accueil des jeunes enfants et les conditions de travail des personnels de la petite enfance, pour casser le service public d’enseignement

À ce titre nous soutenons le mouvement « Pas de bébé à la consigne » et ses revendications. La prise en compte de la garde des jeunes enfants dans la conduite d’une politique d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes exige la mise en place de moyens :

Crèches collectives

* Mise en place d’un véritable service public national des crèches en mettant en place un programme national de création de crèches collectives publiques afin : - que les pouvoirs publics offrent autant de places qu’il y a de demandes, - que soient prises en compte les demandes de tous les parents y compris les personnes sans emploi, les salarié-e-s à temps partiel et celles et ceux aux horaires spécifiques, de même que les travailleur-euses non salarié-e-s (intermittent-es, professions libérales…). * Obligation d’inclure dans les plans locaux d’urbanisme et les règles d’urbanisation qu’à tout projet immobilier à fin d’habitation soit liée la construction de crèches collectives publiques (comme c’est déjà le cas dans les Zones d’Aménagement Concerté pour les places de parking).

Politique familiale

* Allongement du congé de paternité postnatal de 15 jours à 2 mois. * Le congé parental d’éducation, ouvert aux deux parents (rappelons-le !) doit être rémunéré dès le premier enfant, et être comptabilisé pour le calcul de la retraite.

École

* L’éducation des jeunes enfants ne doit plus être dite « maternelle » : changement d’appellation des écoles maternelles publiques en écoles enfantines publiques. * Attribution de moyens à l’Éducation nationale : arrêt de la suppression des postes ; arrêt des fermetures de classes ; limitation du nombre d’enfants à 25 par classe dans un premier temps (à terme : 10 en toute petite section, 15 en petite section et 20 en moyenne et grande section) dans les écoles enfantines.


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• Crèches et égalité hommes-femmes, (PDF - 56.3 ko)